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vieux poète, cette délicieuse histoire, qui a toute la saveur d’une légende.

Elle se lit dans le Chahar Makala de Nizami-i’Aruzi de Samarcande, écrit dans la première moitié du XIIe siècle :

« En l’an de l’Hégire 506 (A.D. 1112-13), Imam Omar Kháyyám et Kwaja Muzaffar Isfizari s’étaient arrêtés à Balk, dans la rue des Marchands d’esclaves, et je me joignis à leur société. Au milieu du repas que nous fîmes ensemble, j’entendis Omar, « cet argument de la Vérité », dire : « Ma tombe sera située en un lieu où deux fois par an des arbres laisseront tomber leurs fleurs. » Cette assertion me parut incroyable, bien qu’il fût certain pour moi qu’un tel homme ne pouvait prononcer des paroles oiseuses.

« Quand j’arrivai à Nishapour, en l’an de l’Hégire 530 (A.D. 1135-36), il y avait déjà quelques années que le visage de ce grand homme était voilé par la poussière et que ce bas monde