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IV
INTRODUCTION

valses d’un bal public venaient se perdre sur les tombes. Le contraste de ces joies bruyantes avec ces tertres silencieux, je puis le noter en quelques mots, mais nuls mots ne sauraient épuiser les sentiments indéterminés, la rumeur éveillée en moi par cet impuissant appel au plaisir. Il me semblait que deux, trois idées, du fond des âges, venaient battre mon cœur, fastidieusement répétées comme ces deux, trois accents sur lesquels se balançaient les pauvres danseurs. C’étaient des interrogations, toujours les mêmes, toujours sans réponse et que les morts seuls auraient pu satisfaire. Ces thèmes, ces motifs monotones au milieu de la fête bruyante m’enveloppaient de solitude. Ô morts qui vous taisez, n’importe ! en dépit de votre silence, demain