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thode de réalisation personnelle. Wangyucheng célébra le thé qui « inondait son âme comme un appel direct, et dont la délicate amertume lui laissait l’arrière-goût d’un bon conseil ». Sotumpa vantait la force de sa pureté immaculée qui fait que le thé défie la corruption comme un homme vraiment vertueux. Parmi les Bouddhistes, la secte Zen méridionale, qui s’assimila tant de doctrines taoïstes, formula un rituel complet du thé. C’est devant une statue du Bodhi Dharma que les moines récoltaient le thé et le buvaient dans un bol unique avec tout le formalisme recueilli d’un sacrement ; et c’est de ce rituel Zen qu’est née et que s’est développée la cérémonie du thé au Japon, au quinzième siècle.

Malheureusement, la révolte soudaine des tribus mongoles, qui se produisit au treizième siècle, et qui eut pour résultat la dévastation et la conquête de la Chine sous le gouvernement barbare des empereurs Yuen, détruisit tous les fruits de la culture Song. La dynastie indigène des Ming qui, au milieu du quinzième siècle, tenta la renationalisation