Page:Okakura - Le livre du thé, 1927.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.

solitude, la troisième pénètre dans mes entrailles et y remue des milliers d’idéographies étranges, la quatrième me procure une légère transpiration, et tout le mauvais de ma vie s’en va à travers mes pores ; à la cinquième tasse, je suis purifié ; la sixième m’emporte dans le royaume des immortels. La septième ! Ah ! la septième… mais je n’en puis boire davantage ! Je sens seulement le souffle du vent froid gonfler mes manches. Où est Horaisan[1] ? Ah ! laissez-moi monter sur cette douce brise et qu’elle m’y emporte ! »

Les autres chapitres du Chaking traitent de la vulgarité des façons ordinaires de boire le thé, de l’histoire sommaire des buveurs de thé illustres, des plus fameuses plantations de thé de la Chine, des variantes que l’on peut apporter dans le service du thé, et des ustensiles nécessaires pour faire le thé ; le reste est malheureusement perdu.

L’apparition du Chaking dut produire dans son temps une sensation considérable ; Luwuh devint le favori de l’empereur Tai-

  1. Le Paradis chinois.