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actions en nous consacrant à la pureté et à la simplicité. Ainsi raisonnaient les maîtres de thé lorsqu’ils établirent le culte des fleurs.

Quiconque connaît les manières d’être de nos maîtres de thé et de fleurs n’aura pas été sans remarquer avec quelle vénération religieuse ils traitent les fleurs. Jamais ils ne cueillent au hasard, mais au contraire choisissent soigneusement chaque branche ou brindille sans perdre de vue la composition artistique qu’ils ont dans l’esprit. Ils rougiraient s’il leur arrivait de couper plus qu’il n’est absolument nécessaire. L’on remarquera, à ce propos, qu’ils associent toujours, s’ils le peuvent, les feuilles à la fleur, leur but étant de représenter l’entière beauté de la plante vivante. À ce point de vue, on le voit, comme à bien d’autres, leur méthode diffère de celle qu’ont adoptée les pays occidentaux, où il n’est possible de voir que des tiges et des têtes de fleurs, sans corps, entassées en désordre, au hasard, dans un vase.



Quand un maître de thé aura arrangé une fleur selon son goût, il la mettra sur le tokonoma, qui est la place d’honneur de tout