229 LES FIANÇAILLES DE TRIERMAIN.
ment son orbe de feu sur"la cime du Legbert, comme s’il eût été dirigé par une impulsion magique. On aurait pu croire qu’un farouche-démon -s’avançait sur ce char ens flammé pour accomplir un funeste message. — Une funèbre clarté se répandit sur la vallée, les touffes des arbres, la montagne, le torrent, lés fragmens suspendus- du rocher et-la bruyante cascade. La perspective du tableau. était étendue, mais altérée ;-fine teinte "de sang paraissait nuan — ëer’ :ie noir rocher, l’onde argentée du ruisseau, et même l’aimable verdure du bocage.
IX.
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De Vaux avait vu les derniers rayons du soleil couehan se poser la veille"sur. lé sommet de 1’éminénee enchantée. Il~n’a-ait aperçu que des rochers épars dont les massesèffroyables étaient suspendues sur les flots mugissans. Que vèit l-à la lueur de-ce météore ?.,. Un château couronné de bannières, un donjon, une tour, des arcs-botitans, des murs crénelés jettent leurs ombres sur l’onde rapide. — ’- Ce n’est pas une`i’ilu’sion ; De Vaux remarque les meurtrières et les parapets pendant que le météore s’arrête momentanément sur l’édifice ; mais le météore continue sa nirche solennelle, et à mesure qu’il •s’éloigne, ces. sombres remparts disparaissent.p- eu à peu. —
X.
— Roland s’élance de la grotte à travers les rochers et lei torrent, les ronces et les buissons ; mais il était à peine à la moitié de sa course que cette lumière miraculeuse s’était éclipsée derrière les montagnes, et qu’une nuit pro-fonde régnait surie vallon.
Forcé de s’arrêter, il sonna :du cor : des fanfares guerrières lui répondirent de lamontagIIe, semblables à celles qui précèdent la ronde nocturne que fondes gardes dune-citadelle. Le vaillant chevalier de Triermain répéta son. défi ; mais plus de réponse : égaré, poursuivi par le vent. et la pluie ; ce fut en vain qu’il chercha dans les ténèbres le sentier du vallon, jusçqu’au retour de’J’aur~r Alors ce