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DE SIR TRISTREM

s’engage entre Ganhardin et Canados, jusqu’à ce que Tristrem, venant au secours de son frère d’armes, désarçonne et tue son antagoniste. Cette terminaison sanglante des joutes occasionne une consternation générale dont Tristrem profite pour se venger de ses ennemis. Avec l’assistance de Ganhardin, il immole et met en déroute tous ceux qui lui résistent, et les médisans du pays paient cher leurs propos.

xci à xcv.


Brengwain se réjouit de la défaite de ses ennemis. Tristrem et Ganhardin se retirent en Bretagne, où Tristrem est abordé par un jeune chevalier, sans souliers, qui le cherchait depuis long-temps. Ce jeune champion, qui s’appelle aussi Tristrem, se jette aux pieds de notre héros, et implore son assistance dans une périlleuse aventure. Il a été privé de sa dame par un chevalier. Le ravisseur, avec ses sept frères et sept autres chevaliers, doivent escorter, ce jour-là, leur captive jusqu’à quelque lieu de refuge. Le chevalier suppliant propose à son homonyme de l’aider à reconquérir sa dame. Tristrem n’a garde de refuser.

Les deux chevaliers s’arment et se préparent au combat : ils attaquent les ravisseurs dans le voisinage d’une forêt. Tristrem le jeune est bientôt tué ; notre héros venge sa mort, et tue quinze chevaliers, mais, dans ce combat, il reçoit une flèche dans son ancienne blessure… (Ici le manuscrit Auchinleck se termine brusquement ; le reste du roman a été déchiré[1].)

  1. La conclusion qui va suivre est de sir Walter Scott, qui a imité avec une singulière vérité le vieux langage de Thomas le Rimeur, et sa concision, qu’on trouve presque affectée quand on la compare à la prose du Tristan français. — Tr.