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DE SIR TRISTREM

ment sa blessure a été guérie. Tristrem vante au roi la bonté de la sœur de Moraunt, et il est prodigue surtout de louanges pour la beauté et les vertus de la jeune Ysonde. Le roi, frappé de ce panégyrique, promet à Tristrem qu’il sera son héritier, s’il veut amener Ysonde en Cornouailles.

Les barons, jaloux du crédit de Tristrem, persuadent au roi Marc qu’il serait facile à son neveu d’obtenir pour son oncle la main de la belle Ysonde. Tristrem cherche à leur prouver la folie d’une telle entreprise ; mais il ajoute qu’il veut la tenter, sachant bien que les nobles attribuent son opinion contraire à ses projets égoïstes, lui supposant le désir d’empêcher le roi de se marier. Il demande une suite de quinze chevaliers.

Les quinze chevaliers sont accordés ; on charge de riches marchandises le vaisseau qui doit les conduire à Dublin. Tristrem, avec son cortège, met à la voile, et arrivé en vue du port de la capitale d’Irlande. Sans annoncer l’objet de son voyage, Tristrem envoie des messagers porter des présens précieux au roi, à la reine et à la princesse. Ces messagers reviennent exaltant les charmes de la princesse Ysonde, et ils racontent que le peuple de Dublin est dans de vives alarmes.

xxviii à xl.


Quelle cause excite la terreur des Irlandais ? C’est l’approche d’un monstrueux dragon qui a exercé de si grands ravages, qu’une proclamation a fait connaître que la main de la princesse sera le prix de celui qui immolera le monstre. Tristrem propose l’aventure à ses chevaliers, qui refusent de l’entreprendre. Il descend lui-même à terre, bien monté, bien armé, pour aller au-devant du dragon redoutable.

Tristrem attaque le monstre, brise sa lance sur sa peau impénétrable, perd son cheval, et après s’être recommandé à Dieu, il recommence le combat à pied.

Il atteint le dragon à la gueule. Le monstre, dans sa rage,