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XXVI.

L’appartement où ils entrèrent était étincelant de lumières et rempli d’un cortège brillant. Les yeux d’Hélène furent éblouis, comme lorsque le soleil couchant embellit l’horizon du soir de mille couleurs que l’imagination transforme en chevaliers aériens et en dames fantastiques.

Hélène restait immobile auprès de Fitz-James; elle fit ensuite quelques pas timides, leva lentement la tête, et promena ses regards craintifs dans la salle, pour chercher celui qui tenait le sceptre, ce prince redouté, dont la volonté servait de loi !... Elle vit plusieurs chevaliers dont l’aspect était digne d’un monarque, et bien faits pour présider la cour; elle vit maint vêtement splendide; et puis elle se retourna surprise et comme effrayée; car tous avaient la tête découverte, et Fitz-James seul gardait sa toque et son panache. Les yeux des dames et des courtisans étaient tournés vers lui. Au milieu de tous ces riches joyaux, de ces costumes magnifiques, Fitz-James, vêtu de simple drap vert de Lincoln, était le centre de ce cercle brillant : le chevalier de Snowdoun est le roi d’Ecosse lui-même !

XVII.

Comme une guirlande de neige se détache du rocher qui lui servait d’appui, la pauvre Hélène abandonne le bras du monarque, et tombe à ses genoux. Sa voix étouffée ne prononce aucune parole... elle, montre la bague et croise ses mains. Le prince généreux ne put souffrir ce regard suppliant; il la releva avec douceur, et fit cesser d’un coup d’œil le sourire de sa cour. Rempli de grâce, mais conservant sa gravité, il baisa le front d’Hélène et lui dit de bannir tout effroi.

— Oui, dit-il, le pauvre Fitz-James est le roi d’Ecosse! Racontez-lui vos malheurs, exprimez-lui vos vœux, il rachètera son gage. Ne demandez rien pour Douglas; hier soir le roi et lui ont beaucoup pardonné. La calomnie lui a été funeste, et moi j’ai souffert de la ré-