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Sous le fichu de ma Ninette
Je veux l’exorciser demain.

Aux vrais enfans de la Victoire
L’Amour n’a rien à refuser;
Sous les étendards de la Gloire
La beauté vient s’apprivoiser.
Laissons prêcher notre vicaire;
Mais qu’il nous dise franchement
Que mainte fois au fond d’un verre
Il trouva l’art d’être éloquent.

VI.

La voix de la sentinelle, qu’on entendit en cet instant, interrompit les joyeux refrains des soldats ; un d’entre eux courut à la porte, et dit : — Voici le vieux Bertram de Gand; que le tambour batte pour le recevoir, car il nous amène une jeune fille et un joueur de harpe.

Bertram, vieux Flamand couvert de cicatrices, entra dans le corps-de-garde ; avec lui étaient un ménestrel et une fille des montagnes, enveloppée d’un large plaid : elle se tenait à l’écart pour éviter les regards de tous ces soldats livrés aux bruyans plaisirs de la débauche.

— Qu’y a-t-il de nouveau ? s’écrièrent-ils. — Tout ce que je puis vous apprendre, dit Bertram, c’est que nous nous sommes battus depuis midi jusqu’au soir avec un ennemi aussi sauvage que les montagnes qu’il habite : des deux côtés le sang a coulé par torrens ; aucune des deux armées ne peut guère se vanter de la victoire.

— Mais quels sont ces prisonniers, l’ami ? C’est une capture qui va te récompenser de tous tes travaux. Tu te fais vieux ; la guerre devient pour toi un métier trop rude; maintenant que tu as une donzelle et un musicien, achète un singe, et parcours la contrée à la tête d’une troupe de jongleurs.

VII.


— Non, camarade, je n’ai pas cette espérance. La bataille était terminée quand ce vieux ménestrel et cette