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succèdent jusqu’aux lieux où les tours de Stirling se confondent avec les nuages ; tantôt ils se trouvent engagés dans le feuillage épais d’un taillis, et leur vue s’étend à peine à la longueur d’une lance. Ici le sentier est d’un abord si difficile, que leurs pieds ont besoin du secours de leurs mains ; là les arbustes sont entrelacés si étroitement, que, se séparant tout à coup , les rameaux de l'églantier font tomber sur eux une pluie de rosée, de cette rosée diamantée si pure et si brillante, qu’elle ne le cède qu'aux larmes d’une vierge.

III.

Enfin ils arrivèrent dans ce lieu sauvage où la montagne s'abaisse tout à coup comme sur un vaste précipice. Ici c'est Vennachar qui déploie ses flots d'argent ; là c’est le Benledi qui s’élève en amphithéâtre. Le sentier profond se continue dans ses détours sous les saillies menaçantes des rochers ; c’est une position que cent guerriers pourraient long-temps défendre contre une armée entière : quelques touffes rares de jeunes bouleaux et de chênes nains composent l’étroit manteau de la montagne. Entre des rochers s’élèvent çà et là des troncs desséchés ; de distance en distance brillent la verdure des genêts et la noire bruyère qui rivalise en hauteur avec les arbrisseaux du taillis.

Mais là ou le lac laissait dormir ses vagues paisibles, l'osier bordait de son feuillage humide le sol fangeux de la rive et le revers du coteau ; souvent une partie du sentier et la montagne étaient dégradées par le passage des torrens d’hiver, qui y accumulent leurs débris de gravier, de granit et de sable. La route était si pénible que le guide ralentit son pas dans les gorges du défilé, et demanda à Fitz-James quel motif étrange avait pu l’amener dans ces déserts, où peu d’étrangers osaient se hasarder sans un sauf-conduit de Roderic.

IV.

—Brave Gaël, répondit Fitz-James, mon sauf-conduit,