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CHANT SECOND.
XXIX.

Hélène et lady Marguerite, saisies d’effroi, cherchèrent à se rassurer mutuellement dans les regards l’une de l'autre, et puis elles tournèrent leurs yeux effarés, Hélène vers son père, lady Marguerite vers son fils. Le visage de Grœme changea plusieurs fois de couleur ; mais on voyait bien que ce n’était que pour Hélène qu’il concevait des craintes. Triste, mais sans paraître abattu, Douglas donna son avis en ces termes :

— Brave Roderic ! l’orage gronde, mais il peut passer après une vaine menace. Cependant je ne puis me résoudre à demeurer ici une heure de plus pour attirer la foudre sur ta demeure ; car tu n’ignores pas que c’est surtout ma tête blanchie par l'âge que cherche la colère du roi. Pour toi, qui peux mettre à la disposition de ton souverain une troupe de vaiìlans guerriers, ton hommage et ta soumission doivent détourner les ressentirai eus du monarque.

Malheureux débris de la maison de Douglas, Hélène et moi nous irons chercher un refuge dans quelque grotte sauvage, et là, comme le cerf échappé à la meute, nous attendrons que les chasseurs aient cessé de battre les montagnes et les clairières.

XXX.

— Non, non, je le jure sur l’honneur, s’écria Roderic, il n’en sera point ainsi, grâce au ciel et à ma fidèle épée ! non, jamais !... Que je voie à jamais flétrir ce pin qui fut le cimier de mes ancêtres, si je souffre que la postérité des Douglas s’éloigne de son ombre à l’heure des dangers. Ecoute ma proposition un peu brusque peut-être : accorde- moi ta fille pour épouse et les conseils de ton expérience pour appui ; assez d’amis et d’alliés viendront se ranger autour de Roderic et de Douclas réunis. Un même intérêt, une même défiance nous associeront tous les Chefs de l’ouest. Quand les cornemuses sonores annonceront mon hymen , les échos des rives du Forth répéteront un