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énorme d’un chien-lièvre. Avec des coulées de jaune de chrome, Barque éclaira le ton. Dingo tenait maintenant du canari.

Barque s’était reculé pour mieux juger de l’effet…

Dingo s’approcha et vint flairer la toile.

— Comment trouves-tu ça, mon vieux zèbre de Dingo ?… demanda Pierre Barque, le visage épanoui.

Dingo flairait, flairait toujours. Soudain, il saisit la toile dans sa gueule et l’agita violemment, comme il avait fait autrefois des fourrures qu’il déchiqueta. Barque cria.

— Sacré zèbre… veux-tu !…

Il voulut lui arracher la toile. Mais déjà Dingo avait fui. Barque courut derrière lui, ses pinceaux et sa palette à la main.

— Sacré cochon !… hurlait-il.

Mais Dingo avait disparu dans la forêt, emportant la toile.

Il ne revint que deux jours après. Barque était parti.

Par une fraîche matinée, où le soleil oblique piquait les plantes encore humides, Flamant bêchait dans le jardin. Il enfonçait la bêche d’un petit coup sec du pied. Bêchage du matin, exercice rapide et souple. Flamant parfois se redres-