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un pour moi à M. Barclett, qui t’a déjà envoyé des araignées…

Legrel fit une légère grimacé. Il répondit très vite, sur un ton un peu ennuyé :

— Nous verrons… nous verrons.

Choyé, caressé, conscient de l’admiration qu’il provoquait. Dingo fut particulièrement aimable avec nos hôtes. En psychologue averti, il s’attacha tout d’abord à conquérir les bonnes grâces d’Irène, ce qui fut facile. Il ne la quittait pas, jouait avec elle doucement, respectueusement, comme eût fait un petit camarade bien élevé. Et à chaque caresse, à chaque gambade, à chaque manifestation de la joie affectueuse de Dingo, Irène exultait. Elle tapait dans ses mains et sautait des deux jambes en même temps, comme un oiseau…

— Père… père… Regarde-le… Regarde ses oreilles… sa belle queue… Et comme il est gentil… C’est un amour… tu veux m’en donner un… dis ?… Un tout pareil ?… Ah ! Oui, père, n’est-ce pas ?…

— Mon enfant, ce n’est pas un chien pour les petites filles…

— Oh ! père… j’aimerais tant qu’il joue avec mon mouton !

Legrel avait pris la tête du chien, lui avait ouvert la mâchoire, compté les dents. Puis,