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VII


En dépit de ses qualités généreuses, de son altruisme si touchant, Dingo — je le compris tout de suite — entendait garder jusque dans l’effusion son indépendance et sa personnalité. Certes, il m’était agréable — jusqu’à un certain point et seulement dans la conversation — qu’il se différenciât de ses congénères en restant « un chien libre ». Humble et rampant, je l’eusse moins estimé. Pourtant, je le dois confesser, mon respect de son individu n’allait tout de même pas jusqu’à tolérer le libre exercice de ses dangereux instincts et les mœurs guerrières de sa race. Du moins, devais-je tenter par tous les moyens de les discipliner, de les affiner — soyons franc — de les annihiler peu à peu complètement.

J’ai la manie de l’apostolat, c’est-à-dire j’aime à me mêler d’un tas de choses qui ne me regardent pas. J’aime aussi — et l’un ne va jamais