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De l’espoir qu’à la fin je prendrai le loisir
De vous initier aux transports du plaisir.
Je ne vous aime, moi, que d’un chaste amour d’ange ;
Je ne veux entre nous que le mystique échange
Des illusions d’or qu’au monde intérieur
Nos pensers vont cueillir, loin du siècle rieur.
Non que je sois de marbre et que rien n’évertue
L’impassibilité de mes sens de statue :
Bien loin de là ; mon corps brûle aussi libertin,
Aussi luxurieux qu’un corps napolitain ;
Mais le Ciel m’a pourvu d’un mari légitime,
Qui dans l’amour des sens déploie un art sublime.
En revanche, il est nul à faire trouver mal,
Dès qu’il s’agit des fleurs de l’amour idéal.
Or, dolent chevalier, c’est pour combler ce vide
Que j’ai daigné sourire à votre amour candide…
Vous avez dans l’esprit tant d’exaltation !
Vous entendez si bien la contemplation !
Seul, par vos sentimens purs et chevaleresques,