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III

Des yeux mats de l’émir la rigueur incisive
Suit de ses mouvemens l’anxiété pensive.
Elle tressaille au bruit du féroce aquilon,
Qui hurle en flagellant les halliers du vallon.
Elle contemple au loin le ciel terne et grisâtre,
Puis regarde le sol, que d’un velours d’albâtre
Les neiges de novembre ont partout décoré ;
Elle tressaille encore, et, sur le lit moiré,
Avec une âme éteinte et des sens tout de glace,
Auprès de son seigneur elle va prendre place.


IV

Un jeune homme inconnu veille sur le rocher.
— Du côté du manoir voyez-le se pencher !
Drapant la grise ampleur de son froc militaire,
Il semble dans l’espace un vautour solitaire ;
Insoucieux du froid dont l’âpreté le mord,