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Toi seul es assez riche en fascination !
— Hélas ! autour de toi, ma jolie émeraude,
Mon sens intuitif nuit et jour veille et rôde…
Tant je crains le serpent social !… tant j’ai peur
Qu’il n’étende sur toi sa morbide vapeur !
Tant j’appréhende, hélas ! que cette haleine immonde
Ne te fasse tomber aux préjugés du monde,
Comme une pauvre étoile aux fanges d’un marais ! —
Que je voudrais, mon Dieu ! mon Dieu, que je voudrais
T’enserrer, te cacher à toujours dans l’abîme
De mon amour profond, de ma pensée intime !…
Dans l’arcane pieux, fidèle, protecteur,
Du centre de mon cœur !… dans le cœur de mon cœur !…


(Tiré d’un poème inédit sur l’Amour Platonique.)


1833.