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II

— Mon fils ! me dit sa voix pompeuse et fatuaire,
Ton cœur des passions a bu l’électuaire.
De trois vastes désirs le groupe effervescent,
Comme un sombre simoun, tourbillonne en ton sang.
Je devine quels biens sauraient te satisfaire ;
Tu voudrais t’éjouir au sein d’une atmosphère
Qui distillât sur toi la triple volupté
De l’Amour, de la Gloire et de la Liberté.

Liberté ! Gloire ! Amour ! formidables génies,
A qui les fils de l’art doivent tant d’agonies !
Oh ! combien d’aspirans à vos parvis sacrés,
Repoussés de la nef, meurent sur les degrés !…
Et ceux devant lesquels vos portes s’ouvrent toutes,
Ceux pour qui chantent haut les orgues de vos voûtes,
Que vous leur vendez cher le triangle de feux
Dont vous glorifiez leur crâne sans cheveux ! —