Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

De nuages moirés et fantasmagoriques,
De profils infernaux, de cadres phosphoriques.
Puis, tout ce vague essaim d’inertes visions
S’abîma dans le vide en muets tourbillons.

— De ce chaos naquit le drame de mon rêve. —

Dans un bois de l’Asie, au versant de la grève
D’un fleuve dont le cours s’allongeait indolent,
Je m’aventurais seul, rêveur et somnolent.
Un beau vieillard marcha droit à moi ; son costume
Etait large et soyeux, comme c’est la coutume
Chez les Orientaux. Son front, dans sa hauteur,
Déployait un éclat sombre et divinateur.
Son œil noir, talisman de sympathique flamme,
Avait de ces regards qui vous transpercent l’âme.
Tout disait que, vieilli dans un art clandestin,
Sans peine il déchiffrait les pages du Destin.