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NOS PREMIERS ROMANS

Normand sacrifia, tout comme Alonié de Lestre, au roman à thèse avec « Le Nom dans le bronze » ; Harry Bernard, première manière, laissa tomber, d’une plume distraite, deux ou trois « retours à la terre » en même temps que quelques romans d’amour anodins que Rex Desmarchais qualifie de « série espagnole » ; Bernard attendra 1950 pour se manifester comme romancier digne de mention avec « Les Jours sont longs ». Damase Potvin dans « La Rivière à mars », Adolphe Nantel avec « À la hache » et « La terre du huitième » ; Blanche Lamontagne, Grignon et son « Déserteur » en un mot, la plupart de ceux qui voulaient se tailler un nom dans nos lettres éprouvèrent le besoin de verser dans le genre agraire sans chercher à y faire leur marque en le renouvelant : jusqu’à Desrosiers, Ringuet et surtout Germaine Guèvremont qui réconcilieront définitivement notre littérature avec un genre qui avait beaucoup à se faire pardonner pour avoir été trop envahissant, sans avoir réussi à briller.