Page:O'Leary - Le roman canadien-français, 1954.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.
116
ROMANS DE MŒURS ET ROMANS SOCIAUX

contre la guerre : c’est un document, un témoignage dressé contre la monstrueuse folie d’hommes qui poussent d’autres hommes dans cet enfer. Richard est un grand romancier, un romancier à l’échelle universelle.

Des romans de mœurs nous en avons vraisemblablement d’autres ; je pense, cependant, en avoir extrait les œuvres capitales, celles qui sont susceptibles d’en donner l’idée la plus exacte possible. Certains me reprocheront sans doute d’avoir été incomplet. René Chicoine pourrait s’étonner de ne pas voir davantage souligné « Circuit 29 », roman intéressant, bien écrit, aux péripéties multiples, aux caractères bien trempés ; Geneviève de la Tour-Fondue s’attendait peut-être à une étude très fouillée de « Monsieur Bigras », roman de la bourgeoisie outremontaise. Il y a aussi Edgar Morin, dont « Puce » est plus qu’une œuvre banale, avec son atmosphère poussiéreuse et terne des bureaux administratifs ; Alphonse Loiselle qui, depuis « Trois femmes », n’a plus touché au roman, se consacrant entièrement à son épuisant métier de journaliste ; Ernest Pallascio-Morin, beaucoup plus scripteur radiophonique qu’écrivain ou romancier ; Jovette Bernier, poétesse avant tout, mais que son beau roman « La chair décevante »