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Roland, se mettant à écrire.

Et maintenant pour achever, ce mot à l’alcade que votre laquais va lui porter.

Béatrix.

Tout de suite, (appelant.) Pedro ! (Le laquais paraît. — À Inès.) Inès, donnez-moi votre lettre !

Roland, écrivant sur des tablettes.

Ce mot au seigneur alcade. Tu le trouveras le long des remparts. Cet autre à son adresse… va, cours. (Pedro sort.) Tout est bien convenu.

Inès.

Voici mon oncle !…

Roland, il veut entrer à gauche avec Inès.

Cachons-nous !

Béatrix.

Chacun d’un côté, s’il vous plaît. Inès votre lettre. (Elle se sépare.) Ah ! mon très-cher époux, vous voulez me faire taire ! À nous deux !



Scène XI.

BÉATRIX, SARMIENTO.
Sarmiento, entrant vivement.

Elle est seule ! j’ai peut-être eu tort de m’alarmer… Ah ! c’est vous, chère amie, tout est arrangé ; je viens de chez le gouverneur ; il n’y a plus à s’en inquiéter. (À lui-même, regardant Béatrix) C’est merveilleux ! elle m’écoute sans m’interrompre, grand homme ! va… et moi qui le soupçonnais. (À Béatrix.) Cela m’a bien coûté un peu cher… Deux cents ducats… c’est un denier, n’est-ce pas ? (À lui-même.) Elle ne me contredit plus !… (À Béatrix.) Mais de la sorte, me voilà tranquille… cela vaut mieux, n’est-ce pas votre avis ? (Béatrix fait signe que oui.) Plus un mot ! c’est une cure incroyable !

Béatrix, à part.

Ah ! je parle trop !…

Sarmiento.

Voyons, il n’est venu personne pendant mon absence ?