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empêchements à l’existence des hommes et dans les villes et dans les champs, ou à la conservation des éléments du monde, ou au cours réglé et éternel des corps divins, ou à quoi que ce soit enfin de ce qui fonde la constitution de l’univers et son arrangement ? Évidemment, si nos adversaires viennent à entendre exposer quelque autre fable de ce genre par un de ces tragiques qui font métier d’imaginer ces sortes de fictions ; si on leur parle, par exemple, d’une femme qui, éperdue de jalousie, dresse des embûches à des enfants étrangers et égorge ses propres enfants ; ou d’un Thyeste, vieillard infortuné, qui se nourrit de la chair de ses propres fils, qu’un Atrée son frère lui sert dans un affreux festin ; évidemment nos adversaires tiendront ces fables pour autant de réalités, et en prendront occasion d’établir le destin et la providence tels qu’ils se les figurent, comme s’ils se proposaient de ruiner ce qu’ils veulent établir, par cela même qu’ils emploient pour l’établir. Il serait sans contredit de beaucoup préférable et infiniment plus sensé de répudier ces fables à