Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/417

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61
du Libertinage.

CHAPITRE V.

Rien de plus clair.


Notre Héroïne avoit perdu depuis long-tems tout ſentiment de pudeur ; mais elle n’avoit pas encore pouſſé l’effronterie, l’oubli de la vertu, juſqu’à ſon comble. Elle ſembla tout-à-coup y parvenir. Tandis que le Prince de *** l’enrichiſſoit, elle ſe montroit dans le monde avec retenue ; elle rougiſſoit de paſſer pour une fille ſans honneur. Ne pouvant cacher tout-à-fait ce qu’elle étoit, elle faiſoit entrevoir certaine apparence de ſageſſe. À préſent, les préjugés ſont diſparus ; elle ſe trouveroit ridicule d’avoir la moindre crainte. Une conduite réſervée