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long-temps l’objet de critiques trop bien fondées. Tenon, Bailly, Lavoisier et d’autres illustres philantropes avaient déjà indiqué les abus et quelques uns des moyens d’y remédier ; mais il restait à exécuter ces projets.

M. Chaptal créa, dans ce but, le Conseil général d’administration des hospices, où furent appelées successivement les personnes les plus distinguées par leurs lumières et les plus dévouées au bien public, telles que Thouret, Duquesnoy, Parmentier, Camus, Mathieu Montmorency, et ce la Rochefoucauld-Liancourt dont le nom se rencontre toutes les fois qu’il est question de faire du bien. Ce Conseil s’occupa sans relâche des moyens de détruire les abus qui s’étaient introduits depuis long-temps dans les asiles du pauvre ; et ce que n’avait pu faire le pouvoir absolu des rois, une réunion d’hommes de bien parvint à l’exécuter en peu d’années. Il est vrai que la sollicitude constante du ministre levait les obstacles suscités sans cesse par la routine, la jalousie et l’ignorance.

L’ordre ne tarda pas à être rétabli dans toutes les parties de l’administration ; l’humanité reprit ses droits. Les malades, qui étaient entassés ordinairement deux et quelquefois quatre dans un lit, furent couchés séparément ; on établit des hôpitaux distincts pour chaque genre de maladie ; on en créa pour les enfans, pour la vaccine, pour les maladies contagieuses ; un autre pour les malades payans ; on envoya à la campagne les orphelins et les enfans trouvés, dont la plupart mouraient dans l’air infect des hôpitaux d’où ils ne sortaient pas.