Page:Notices sur M. le comte Chaptal, et discours prononcés sur sa tombe, le 1er août 1832.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 30 )

jeunes personnes de cette importante cité, en rapporta l’éducation la plus vertueuse.

Les Élémens de chimie, qu’il publia dans ces circonstances, furent traduits dans toutes les langues ; peu d’ouvrages élémentaires ont obtenu en Europe un semblable débit. Les États du Languedoc, reconnaissans de tous les soins qu’il se donnait pour améliorer les manufactures, le commerce, l’agriculture dans ce beau pays, demandèrent pour lui, en 1787, le cordon de Saint-Michel et des lettres de noblesse, que le monarque n’hésita point à lui accorder.

Héritier de la grande fortune de son oncle, il l’employa à former des établissemens qui manquaient à la France, et à appliquer constamment à l’industrie la science qu’il professait avec tant d’éclat : aussi il y a peu d’arts que M. Chaptal n’ait créés ou perfectionnés dans le midi du royaume, et nos plus gros commerçans reconnaissent qu’ils lui doivent leurs plus grands succès.

Qui pourrait oublier la terrible guerre que toutes les puissances de l’Europe firent à la république française ? Du fond de la prison où il était détenu, à Montpellier, comme fédéraliste, M. Chaptal fut appelé par le Comité du salut public pour le mettre à la tête de l’administration des poudres, dont on avait tant de besoin dans nos quatorze armées du nord et du midi. Par son efficace direction, la seule poudrière de Grenelle fabriquait trente-cinq milliers de poudre par jour ; et ce fut en vérité par une espèce de miracle qu’il échappa à l’horrible explosion qui ensevelit tant