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il fait sentir le besoin d’une sage police pour maintenir l’ordre dans les ateliers ; il indique les produits qui, par leur nature spéciale, demandent une garantie propre à rassurer le consommateur. La législation des douanes s’offre à lui comme un mode de protection pour l’industrie indigène ; il réclame pour le commerce la liberté, qui est la plus efficace des protections, mais il ne partage point les idées absolues de ceux qui veulent une liberté indéfinie ; il reconnaît que les prohibitions sont, en quelques cas, utiles et même nécessaires pour favoriser le développement de certaines branches d’industrie. Cet écrit, où l’auteur compare des faits nombreux et instructifs que sa position lui permettait de réunir, est tout ensemble une analyse raisonnée et une apologie de notre législation présente relativement à la matière qu’il embrasse.

La Chimie appliquée à l’agriculture est le dernier ouvrage qu’il ait publié : il s’y est montré agronome aussi habile qu’il était éminent chimiste ; il y a trouvé le sujet d’une nouvelle conquête pour la science à laquelle il était voué ; elle est à sa seconde édition.

Chaptal n’avait pas cessé de diriger, quoique de loin, ses ateliers de Montpellier. Il en avait créé d’autres sous ses yeux, non loin de la barrière du Roule ; plus tard, il les abandonna à son fils.

Il n’est presque pas une branche de fabrication, surtout dans celles qui ressortissent des connaissances chimiques, que Chaptal n’ait contribué à perfectionner ; il en est plusieurs qu’il a créées : parmi tant d’objets que nous pourrions citer, nous signalerons principalement la fabrication des aluns artificiels, celle du sal-