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publics. Chaptal comme Fourcroy furent retenus auprès de lui dans le conseil d’état qui venait d’être institué, et où se préparaient tous les travaux de la législation comme ceux de l’administration publique.

Lorsque Lucien Bonaparte, en l’an IX, eut encouru la disgrâce du premier consul pour avoir prématurément provoqué l’établissement de la nouvelle monarchie héréditaire, Chaptal fut désigné pour le remplacer, d’abord par intérim, ensuite définitivement, dans le ministère de l’intérieur, que l’illustre Laplace avait déjà occupé aux premiers jours du consulat. Nous l’y vîmes arriver et siéger, modeste et simple comme dans la vie privée, concevant l’administration publique, ainsi qu’elle doit être conçue, comme un grand instrument appliqué à l’utilité générale. Gardons-nous ici, Messieurs, des exagérations que Chaptal repoussait lui-même : il suffit, pour honorer la mémoire des hommes d’une haute distinction, de leur rapporter ce qui leur appartient véritablement. N’oublions donc point que l’estimable Benezech avait légué à ses successeurs des traditions honorables, de bons principes d’administration, des collaborateurs intègres et habiles. Chaptal recueillit ces héritages : il avait à ses côtés Fourcroy, Crétet, Rœderer, Français de Nantes, etc., etc., investis d’attributions spéciales et presqu’indépendantes ; il était entouré, dans divers conseils de services publics, des hommes les plus expérimentés et les plus capables ; il fut donc aidé, secondé de la manière la plus puissante ; mais il possédait en lumières, en droiture, en intentions tout ce qu’il fallait pour tirer avantage de cette assistance dans la grande