cause. Ce n’est donc pas la notion de causalité déterminante, mais celle de causalité libre, que nous puisons dans l’observation pure et simple de nous-mêmes. Comment expliquer la métamorphose que cette notion subit quand nous l’appliquons au monde extérieur ? Et comment sommes-nous amenés à l’y transporter si elle devra s’y transformer ?
Une dernière voie, semble-t-il, nous reste ouverte. Nous chercherons dans la constitution même de l’entendement, en dehors de toute expérience extérieure ou interne, l’origine et le fondement de la loi de causalité. Avant l’expérience, il y a les conditions qui rendent l’expérience possible. Au-dessus de la diversité des phénomènes, il y a l’effort synthétique de l’esprit. La relation de cause à effet que nous établissons entre les phénomènes ne serait donc qu’une forme particulière de synthèse. Mais n’est-ce pas précisément cette forme particulière que la psychologie doit nous expliquer ? Sans doute il est nécessaire que l’expérience soit de plus en plus unifiable pour que la pensée soit possible, et si l’on fait de notre intelligence une réceptivité pure, c’est aux choses thèmes, c’est à l’univers dans son ensemble qu’il faudra attribuer l’exigence fondamentale de l’unité : ce qui revient, en somme, à déplacer le centre de l’entendement plutôt qu’à en nier l’unité constitutionnelle. Mais justement parce qu’aucune philosophie ne peut se soustraire à une conclusion de ce genre, nous devons pré-