contours, ou, en d’autres termes, qu’une impression passive du toucher a déterminé, grâce à des mécanismes une fois construits, les tendances motrices appropriées. Nous retrouvons donc, ici encore, les deux mêmes séries : 1o des impressions sensorielles passives ; 2o des tendances motrices, issues de l’habitude, et qui vont en quelque sorte au devant de nouvelles impressions sensibles, impressions cette fois prévues et attendues. Or il suffit que ces deux séries se coordonnent entre elles pour qu’il en résulte une croyance pratique à la loi de causalité.
Un second point devra fixer l’attention. La croyance pratique dont nous avons essayé ici de faire la genèse est une croyance commune à l’homme et aux animaux supérieurs, une croyance vécue, disions-nous, plutôt que pensée. Il appartient à l’homme, et à l’homme seulement, de réfléchir sur cette croyance. De cette réflexion naîtra la représentation proprement dite de la loi de causalité. Cette représentation, une fois formée, s’épurera de plus en plus à mesure qu’on en démêlera mieux l’origine. Peu à peu, la science videra la causalité des éléments dynamiques qui y étaient renfermés. Le rapport de cause à effet se rapprochera ainsi, autant qu’on voudra, du rapport de principe à conséquence, ou mieux encore du rapport qui lie deux variables entre elles quand elles sont fonctions l’une de l’autre. Et la causalité impliquera une nécessité de plus en plus rigoureuse de plus en plus mathématique.