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PREFACE
DE
M. MICHEL NOSTRADAMVS
A SES PROPHETIES[1].
1
Ad Cæsarem Nostradamum filium[2],
Vie et félicité.
2 Ton tard aduenemêt[3], Cesar Nostradame mon fils, m'a faict mettre mô long temps par côtinuelles vigilatiôs nocturnes referer par escript toy delaisser memoire[4], apres la corporelle extinction de ton progeniteur au commun proffit des humains, de ce que la Diuine essence par Astronomiques revolutions m’ôt dôné cognoissance. 3— Et depuis qu’il a pleu au Dieu immortel que tu ne sois venu[5]en naturelle lumiere dâs ceste terrene plaige, & ne veux dire tes ans qui ne sont encores accompagnez[6], mais tes mois Martiaux
- ↑ La division, par paragraphes numérotés, de l'Épître à César de Nostredame, n’existe pas dans les éditions-princeps de Pierre ni de Benoist Rigaud. Je l’ai introduite ici, afin de séparer les matières & de faciliter les recherches.
- ↑ Traduction : À César de Nostredame, mon fils, vie et félicité.
- ↑ César de Nostredame, né au commencement de 1555, n’était âgé que de quelques semaines, quand son père lui dédia ses quatre premières Centuries, publiées par lui pour la première fois en ladite année, à Lyon, chez Macé Bonhomme. Au fond, & sous le voile du nom de son fils, Nostredame adresse cette Épître aux futurs interprètes, qui seront, pour ainsi dire, les fils spirituels & les continuateurs de son œuvre, à travers les âges.
- ↑ Construisez : afin de t’en laisser la mémoire.
- ↑ Lisez : que tu sois venu.
- ↑ Lisez : accomparagés (voir ce mot au Glossaire).