Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LETTRE À UNE PARISIENNE



Midi sonne au clocher de Cannes, lentement.

Sur la Croisette

Je vais de ci, de là, rêveur, tout en rimant

Cette amusette.


Il fait un bon soleil, clair, bienfaisant et gai ;

La mer scintille ;

Des bateaux pavoisés le long, le long du quai

Vont par flottille.


Près du square Brougham tous à la queue-leu-leu,

Chevaux étiques,

Les fiacres découverts trottent sous le ciel bleu,

Cherchant pratiques.


Pour un lawn-tennis-part trois Anglais, revêtus

De laine blanche,

Marchent, raquette en main, secs, anguleux, pointus,

Droits sur la hanche.