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LA CANNEBIÈRE



Un nom retentissant ainsi qu’une fanfare

Qui sonne le réveil ;

Un fouillis lumineux, un grouillement bizarre

De têtes au soleil ;


D’étincelants cafés où la foule s’entasse

Sous de larges auvents,

Où les « Coquin de sort ! » et les « Boun Dious ! » par masse

Volent à tous les vents ;


Sur le cours Saint-Louis les brunes bouquetières

Aux kiosques coquets,

Vous offrant pour les yeux et pour les boutonnières

Sourires et bouquets ;


Des portefaix du port à la calotte rouge ;

Des Nervi pommadés ;

De noirs Algériens dont aucun trait ne bouge

Sous les burnous brodés ;