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LA SOLUTION D’EINSTEIN.

Naguère, avant l’hégire einsteinienne, avant le début de l’ère relativiste, chacun était persuadé que la portion de l’espace occupée par un objet était suffisamment et explicitement définie par ses dimensions dans le sens de la longueur, de la largeur, de la hauteur. Ces données sont ce qu’on appelle les trois dimensions d’un objet ; comme encore, si on préfère employer d’autres points de repères, la longitude, la latitude et l’altitude de chacun de ses points ; ou bien, en astronomie, l’ascension droite, la déclinaison et la distance.

Il était bien entendu et bien connu qu’en outre il fallait préciser l’époque, l’instant auquel correspondaient ces données. Si je définis la position d’un aéronef par sa longitude, sa latitude et son altitude, ces indications ne sont exactes que pour l’instant considéré, puisque l’aéronef se déplace par rapport au repère, — et cet instant doit être donné lui aussi. En ce sens, on sentait depuis longtemps que l’espace dépend du temps.

Mais la théorie relativiste montre qu’il en dépend d’une manière bien plus intime encore et bien plus profonde, et que le temps et l’espace sont aussi liés et solidaires que ces monstres xiphopages que les chirurgiens ne peuvent séparer sans tuer l’un et l’autre.

Les dimensions d’un objet, sa forme, l’espace apparent occupé par lui dépendent de sa vitesse, c’est-à-dire du temps que met l’observateur à parcourir une certaine