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A
Monsieur le Professeur César LOMBROSO
A TURIN
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Cher et honoré Maître,

Je vous dédie ce livre, pour reconnaître bien haut et avec joie que sans vos travaux il n’aurait jamais pu être écrit.

La notion de la dégénérescence, introduite d’abord par Morel dans la science, développée par vous avec génie, s’est, entre vos mains, déjà montrée extrêmement féconde dans les directions les plus diverses. Vous avez répandu sur de nombreux chapitres obscurs de la psychiatrie, du droit criminel, de la politique et de la sociologie, un véritable flot de lumière que seuls n’ont point perçu ceux qui se bouchent les yeux par entêtement ou qui ont la vue trop obtuse pour tirer profit d’une clarté quelconque.

Mais il est un vaste et important domaine où ni vous ni vos disciples n’avez encore porté jusqu’ici le flambeau de votre méthode : le domaine de l’art et de la littérature.

Les dégénérés ne sont pas toujours des criminels, des prostitués, des anarchistes ou des fous déclarés ; ils sont