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LIII


C’est l’hiver, le ciel semble un toit
D’ardoise froide et nébuleuse,
Je suis moins triste et moins heureuse,
Je ne suis plus ivre de toi !

Je me sens restreinte et savante,
Sans rêve, mais comprenant tout.
Ta gentillesse décevante
Me frappe, mais à faibles coups.

Je sais ma force et je raisonne,
Il me semble que mon amour
Apporte un radieux secours
À ta belle et triste personne.

— Mais lorsque renaîtra l’été
Avec ses souffles bleus et lisses,
Quand la nature agitatrice
Exigera la volupté,