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XXXIV


Le temps n’a pas toujours une égale valeur,
              Tu cours et je suis immobile,
Je t’attends ; cela met quelque chose en mon cœur
              De frénétique et de débile !

J’entame avec l’instant un infime combat
              Que départage le silence.
L’heure, qui tout d’abord semblait me parler bas,
              Frappe soudain à coups de lance.

Elle semble savoir, et garder son secret,
              Le destin se confie à elle ;
On ne pénètre pas dans cette ample forêt
              Où rien n’est promis ni fidèle !