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— L’amour n’est pas un don qui rend plaisante et stable
              La vie aux sursauts coutumiers ;
Il fait mieux mesurer l’immensité des sables,
              Le puits distant sous les palmiers !

Les travaux des humains, comme ceux des abeilles,
              Vaquent aux soins de la cité,
Mais tout l’effort profond ne rêve et ne conseille
              Que l’apaisante volupté ;

C’est elle la chétive et complète patrie
              Dont l’être est sans cesse exilé ;
Acceptons que le sort protège et contrarie
              Un vœu toujours renouvelé !

Acceptons que demain, comme aujourd’hui, demeure
              Un jour d’espoir et de chagrin ;
Il est beau de goûter le plaisir souverain
              Dans l’étroit calice d’une heure !

Je refuse de croire à des jours aplanis
              Où pour nous deux l’injuste chance
Arrêterait soudain, dans le temps infini,
              L’oscillement de ses balances.