Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/166

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CXXXIV


Ne souffre pas ; tu vois, je suis pourtant moi-même,
              Malgré les multiples aspects.
Tu cherchais le repos ? Peut-être que tu m’aimes
              Pour cette absence de ta paix !

Concevais-tu vraiment que le bonheur existe ?
              Que l’on donne un ordre au destin ?
N’avais-tu donc jamais, d’un œil lucide et triste,
              Vu le lent retour des matins ?

Dans l’immense ouragan où combattent les choses,
              Poursuivais-tu d’autres loisirs
Que ces instants secrets où le désir compose
              Un baume d’âme et de plaisir ?