Page:Noailles - Les Vivants et les Morts, 1913.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.


JE VOUS AVAIS DONNÉ…


Je vous avais donné tous les rayons du temps,
Les senteurs que l’azur épanche,
Et la lueur que fait, dans le Sud éclatant,
Le soleil sur les maisons blanches !

Je n’ai jamais repris ce que je vous donnais,
Si bien que dans ces jours funestes
Je suis un étranger que nul ne reconnaît,
À qui rien du monde ne reste.

Je vous avais donné les Chevaux du Matin
Qu’un dieu fait boire aux eaux d’Athènes,
Et le sanglot qui naît, sur le mont Palatin,
Du bruit des plaintives fontaines.