Page:Noailles - Les Vivants et les Morts, 1913.djvu/341

Cette page a été validée par deux contributeurs.
341
je respire et tu dors, à présent…


Et vous, molle fumée au-dessus des villages,
De tout ce qui finit éphémère contour,
Qui, sur l’air de cristal, déployez vos sillages,
Pesante et calme ainsi qu’un confiant amour.

— Mais je n’écoute plus vos voix élyséennes
Ô liquides tyrans des prés verts et des flots,
Sirènes ! taisez-vous, mensongères sirènes !
Je déjoue à jamais vos attrayants complots !

Moi qui suis la vigie ardente du voyage,
Je sais que tout est vain et sombre atterrissage ;
Que pourrais-je espérer ou désirer encor,
Puisque tout l’univers est posé sur des morts ?…