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les journées romaines


L’une d’elles voudrait se dégager ; sa hanche
Soulève le sommeil ainsi qu’un flot trop lourd,
Mais tout le poids des temps et de l’azur la penche :
Elle rêve là pour toujours.

De vifs coquelicots, comme un sang gai, s’élancent
Parmi les verts fenouils, à Saint-Paul-hors-les-Murs ;
Un dôme en or suspend des colliers de Byzance
Au cou flamboyant de l’azur.

Ce matin, dans le vent qui vient puiser les cendres,
Pour les mêler au jour ivre d’air et d’éclat,
Je respire ton cœur voluptueux et tendre,
Pauvre Cécile Métella !

Tu n’es pas à l’écart des saisons immortelles,
Un tourbillon d’azur te recueille sans fin ;
Je n’ai pas plus de part que tes mânes fidèles
À l’univers vague et divin !

Les blancs eucalyptus et le cyprès qui chante,
Où viennent aboutir les longs soupirs des morts,
Racontent, chers défunts, vos détresses penchantes,
Votre sort pareil à nos sorts.