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LE JEUNE MORT


Ô Mort, unique but, abîme où chacun verse
Sans que jamais nul ne l’aidât ;
Cadavre humain qui fis, dans un jardin de Perse,
Trébucher le jeune Bouddha ;

Ô Mort, dont la cruelle et sordide indécence,
Provocante et s’étalant là,
Rendit sombre à jamais, au sortir de la danse.
L’adolescent de Loyola ;

Figure universelle, et que toujours l’on voile,
Montre-moi bien tes yeux rongés.
Afin que, sous la paix divine des étoiles,
Dans ce parfum des orangers.

Ce soir, le front levé vers la nue qui m’enivre
Par son éclat voluptueux,
J’oppose à la fureur unanime de vivre
Un cœur à jamais dédaigneux !



Avril 1918.