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LA MORT DE JAURÈS


Par les sombres détours de l’humble corridor,
Tout ce qui fut l’esprit de cet homme qui dort,
Le tonnerre des sons, le feu du cœur, les gestes,
Se glissait doucement et rejoignait plus haut
L’éther universel où l’Hymne a son tombeau.

Et tandis qu’on restait à regarder cet être
Comme on voit une ville en flamme disparaître.
Tandis que l’air sensible où se taisait l’écho
Baisait le pur visage aux paupières fermées,
L’Histoire s’emparait, éplorée, alarmée,
De ce héros tué en avant des armées…