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CONTINUITÉ


Les véritables morts sont les cœurs sans audace
Qui n’ont rien exigé et qui n’ont rien tenté ;
Sous l’azur frénétique où d’autres sont rapaces
Ils n’ont pas bu l’espoir, ni dévoré l’été.

Ils n’ont pas su souffrir comme il convient qu’on souffre,
Sans plus pouvoir manger, dormir, ni respirer,
Pareils à ces poissons livides et nacrés
Qui gisent, arrachés hors du bleuâtre gouffre.

Le bonheur turbulent, qui réjouit les airs
Et jette un cri panique à quoi tout se rallie,
A vu ces cœurs peureux préférer leur désert
Au risque illimité de la mélancolie ;