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CHANT D’ESPAGNE


Gitan de la nomade horde,
Qui n’as nul pays pour le tien,
Tu penches ton front d’indien
Sur ta guitare aux rudes cordes.

Ta guitare est sur tes genoux
Comme une morte qu’on caresse,
Tu surveilles d’un œil de fou
Cette indifférente maîtresse.

La guitare pèse sur toi
De sa force inclinée et dure,
Tu ressembles à ces peintures
Qu’on voit dans les Chemins de Croix.