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LA GRÈCE, MA TERRE MATERNELLE


À Monsieur Venisélos.


Ayant longtemps bâti ses hautes Pyramides
Et comblé de senteurs ses sarcophages d’or,
L’énigmatique Égypte, aux yeux peints, au corps vide,
S’enfonce dans son sable, et dort.

Enclose sous l’onguent des fermes bandelettes,
Funéraire bourgeon qui retourne au néant,
Sa sagesse ironique et déçue inquiète
L’ombre de ses tombeaux géants !

Qui voudrait réveiller cette grande endormie,
Étroite, les deux bras contre le corps liés ?
Tu n’aimais pas la vie, ô songeuse ! ô momie !
Et ton ivresse est d’oublier !