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LES NUITS D’ÉTÉ


Les cieux que le silence attise,
Tout ce qui stagne, ce qui luit,
Ce moi état nerveux des nuits,
Cette latente et tendre crise,

Le vivace espace, habité
Depuis les premiers jours du monde
Par des siècles de nuits d’été
Que le même désir inonde,

Ô Nature, cet univers,
Ce réel et cet impossible,
Tout ce qui semble inaccessible.
S’échange par les cœurs ouverts !

Tout ce poids sublime, ô Nature,
Que l’on soutient les yeux levés,
Il est scellé, il est rivé
Au corps triste des créatures !

— Ainsi blessent les cieux d’été… —

Se peut-il que parfois les êtres,
Humbles plantes de volupté