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LES NUITS D’ÉTÉ


La poudre bleue des ciels du soir,
Un balcon que des fleurs étreignent,
Cette paix de l’ombre, où se plaignent
Tous les désirs, tous les espoirs,

Cette odeur de calme et de vide
Que préside, dans un ciel pur,
La lune éternelle et candide,
Clair visage usé, mince et dur,

Cette âcre évidence de l’âme
Que ressent, dans les nuits d’été,
Le corps qui soupire et se pâme
Et se meurt de liquidité,